Soyons honnête : les moustiques (nom local : maringouins) sont des plaies (au sens propre et figuré) ! Mais pas plus en Guyane qu'ailleurs en zone tropicale/équatoriale (et même plutôt moins qu'en Martinique ou à Tahiti, par exemple : je le tiens de source sûre, comparaison à l'appui).
Ceci dit, la Guyane compte pas moins de... 228 espèces de moustiques (qui dit mieux ?). La plupart sont de simples nuisibles avides de sang frais (quelle est l'utilité écologique moustique ???), qui se contentent de nous harceler en silence (car contrairement à la Métropole, ici les moustiques sont SILENCIEUX). Deux espèces, en revanche, sont problématiques car potentiellement vecteurs de maladies :
♦ Aedes aegypti (gros, 5 mm, gris anthracite avec des points blancs) est susceptible de transmettre la dengue (prononcer "dingue") et la fièvre jaune (pas de problème car vaccination obligatoire en Guyane). La dengue ressemble à la grippe et se développe par flambées épidémiques. Elle revêt parfois des formes hémorragiques graves (c'est pourquoi il ne faut JAMAIS prendre d'aspirine ou autre fluidifiant du sang en Guyane, et se reporter sur le paracétamol). Ce moustique est diurne (il pique de jour) avec une prédilection pour les zones urbaines. Pas de panique pour autant : les autorités avertissent la population en cas d'épidémie (épidémies qui sont relativement peu fréquentes en Guyane, pas davantage qu'aux Antilles : près de 80 000 cas suspectés en 2010 en Guadeloupe et Martinique contre moins de 3000 en Guyane, soit environ 10 % de la population dans les deux cas).
♦ Anopheles darlingi, est le vecteur du paludisme (= malaria). Ce sont des petits moustiques nocturnes (qui piquent du crépuscule à l'aube). Le palu est causé par un parasite, le Plasmodium, véhiculé par la femelle du moustique (seules les femelles se nourrissent de sang). Ce parasite détruit les globules rouges et provoque des accès cycliques de fièvre. En Guyane, le risque est quasi nul en zone urbaine et dans la frange littorale (où se concentre l'essentiel de la population). Il faut par contre se protéger (médicaments anti-paludéens) en forêt et surtout le long des fleuves.
Et pour finir, une bonne nouvelle : il n'y a PAS de moustique tigre (= Aedes albopictus) en Guyane ! Cela vaut la peine de le souligner car c'est le vecteur du chikungunya (maladie absente de Guyane). En outre, ce satané moustique très agressif est résistant aux insecticides connus...