Deuxième jalon temporel, second bilan...
Adaptation
Il nous a fallu environ deux semaines pour (vraiment) nous habituer au climat équatorial. Avant, on "supporte" plus ou moins bien la température, mais on ne peut pas dire qu'on soit à l'aise. Les premiers jours, nous dégoulinions de sueur et l'air nous paraissait lourd (à cause de l'humidité ambiante élevée). Au bout d'un mois, ce ressenti a bien évolué ! On mettrait même une "petite laine" certains soirs (22°C, brrrrrr !). Inutile de préciser que la clim' est beaucoup moins utilisée la nuit (sauf pour le bébé, par précaution, réglée sur 24°C). Idem pour les moustiques : il faut bien deux semaines pour commencer à avoir la paix...
Côté vêtements, on a vite oublié les tenues couvrantes soit-disant estivales : exit les pantalons ("légers" mais beaucoup trop chauds), les manches longues (même le soir ou en forêt : insupportables dans un premier temps) et les jupes/robes longues (la sueur qui ruisselle le long des jambes, beurk !). On adopte avec délice : les shorts, les débardeurs, les tongs. Et pour bébé, la tenue minimaliste est de rigueur dans la maison : une couche-culotte, point barre.
Nourriture
Un seul mot d'ordre : goûter ! Et côté découverte, il y a vraiment de quoi faire : fruits (goyave, papaye, bacove, maracuja, mangue, ramboutan, parépou, chadek, pomme rosa, cerise pays, etc...), légumes ou féculents (dachine, gombo, piment de Cayenne, igname, concombre piquant, etc...), spécialités (couac, salade de papaye verte, poulet boucané, fricassée de porc, soupes Hmong, etc...), gibier local (tapir, pécari, cabiaï, hocco, etc...), sans oublier le rayon liquide (ti-punch et autres coktails exotiques à base de rhum, cachiri, caipirinha, guaranà, etc...). Il faut oser et ne pas s'arrêter sur un échec. La préparation (réussie) du couac ou de la dachine, par exemple, nous a demandé plusieurs essais (j'y reviendrai dans un prochain article).
Santé
Rien à signaler d'alarmant ! Pas de palu, de dengue ou autre maladie tropicale effrayante à l'horizon, malgré le succès (indéniable) que nous avons rencontré avec les moustiques les premiers jours. En revanche, nous n'avons pas échappé à la tourista, un épisode digestif gênant mais bénin et de courte durée (2-3 jours maximum). C'est le prix à payer, semble t-il, pour une parfaite adaptation à la nourriture locale (voir au dessus). A ce sujet, il ne faut JAMAIS négliger de bien laver tous les fruits et légumes (en particulier achetés au marché) avant de les consommer (surtout crus), afin d'éviter certains désagréments sérieux (hépatite A, typhoïde) ! Ne pas oublier non plus de s'hydrater abondamment (sinon gare à la cystite, je parle d'expérience !).
Eloignement
C'est le plus dur : la famille et les amis sont loin ! Heureusement, il y a Skype pour s'appeler en visiophone gratuitement grâce à internet (bien mieux que le téléphone !) et les e-mails (nettement plus rapides que le courrier : compter une semaine de délais d'acheminement par la Poste). L'objectif ultime : convaincre les proches de venir nous rendre visite en Guyane (la mauvaise réputation du pays les décourage et il faut redoubler de pédagogie !).
Découverte du pays
Bon début pour nous ! Pour le moment, nous avons essentiellement gravité dans la région de Cayenne, en profitant des week-end pour nos excursions et en ciblant ce qui est praticable en famille (le porte-bébé est un accessoire indispensable !). A notre actif pour ce premier mois de vie en Guyane : le Mont Bourda (forêt secondaire), massif de Lamirande (forêt primaire), zoo de Guyane (Macouria), salines de Rémire-Montjoly, Montravel, Cayenne et son marché, Cacao (village Hmong) et son marché dominical, Roura (charmant village sur les berges du fleuve Mahury), carnaval (défilé costumé dans les rues de Cayenne le dimanche, pas les soirées dansantes "touloulou"). Et bien sûr, nous avons testé un panel de plages : Zéphir/Montabo, Rémire-Montjoly, Bourda, avec une mention spéciale pour la plage des fromagers de Montravel car les petits peuvent y barboter sans danger (pas de grosses vagues).
Au programme à court terme : décollage d'Ariane (le 15 février, cuvée spéciale car lancement n° 200), visite du CSG (Centre spatial guyanais) et du musée de l'espace, Kourou et sa parade de carnaval (chars genre brésiliens), l'ilet "la Mère" (colonie de singes saïmiri). Incontournables, mais à plus long terme : le marais de Kaw (nuit en pirogue - avec des guides ! - à la recherche des caïmans noirs, mais sans les enfants), ponte des tortues marines, les îles du Salut, St Geoges de l'Oyapock et le Brésil, St Laurent du Maroni et le Surinam, Saül (enclave en pleine forêt amazonienne)...
Population
Grande diversité culturelle et cohabitation paisible : Créoles, Hmong, Bushinenge (Noir Marron), Amérindiens, Chinois, Brésiliens, Surinamiens... Les gens sont sympas et plutôt ouverts, mais chacun reste globalement chez soi. Nous avons, par exemple, des voisins Créoles, discrets et aimables, mais n'avons pas (encore ?) eu l'occasion de sympathiser. Venant de Groix, petite île où tout le monde se connaît et discute facilement, c'est vraiment différent !
Il faut aussi apprendre à être patient, spécialement dans les services publics, où les queues s'allongent très vite (La Poste, ah la la !). D'une manière générale, les gens sont assez "cool" au travail (y compris les entrepreneurs privés) et le tutoiement est fréquent (à adapter quand même en fonction du contexte professionnel !).