Fraîchement débarqué de Métropole avec une peau diaphane et en période "propice" à nos petits amis (tombée du jour et/ou saison des pluies) ? Gare ! Vous ferez les frais des moustiques pendant au moins une semaine et serez impitoyablement dévoré sur toutes les zones exposées (avec une prédilection pour les jambes). Pendant quelques jours, vous serez probablement ravagé de piqûres disgracieuses et prurigineuses...ou pas ! Car nous ne sommes pas tous égaux devant les moustiques, il y a des peaux (ou des odeurs corporelles) qui attirent les moustiques (dont la mienne, malheureusement), et des épidermes naturellement résistants (dont celui de Philippe, quelle chance !).
Une période d'adaptation transitoire
Quoiqu'il advienne, rassurez-vous : cela ne dure pas (fort heureusement) ! A titre personnel, j'ai été littéralement criblée de piqûres les premiers jours, et même les répulsifs semblaient inefficaces...Je n'en pouvais plus de ces démangeaisons (ah, la lutte intense contre la tentation de se gratter au sang !) et mes jambes étaient affreuses, couvertes de papules et de croûtes... Bref, pas très sexy tout ça, surtout quand on est obligé de porter des tenues (très) légères pour s'adapter à la température locale.
Mais je m'en suis sortie, malgré ma peau particulièrement appétissante : après 15 jours de présence en Guyane, c'est (enfin) fini ! Veni, vidi, vici, j'ai vaincu les moustiques. Bon, pas totalement, quand même, j'ai encore une ou deux piqûres par ci par là, mais pas grand chose et c'est devenu tolérable. Même sans lotion répulsive et sans précaution particulière. Donc, mon conseil aux nouveaux arrivants : ne désespérez pas et prenez votre mal (c'est le cas de le dire) en patience, la légendaire adaptation des autochtones aux moustiques passera aussi par vous. Ce n'est pas un mythe mais une réalité, je peux en témoigner !
Se prémunir des moustiques
En attendant ce jour béni, quelques astuces tirées de mon expérience personnelle (fruit de nombreuses lectures/recherches sur la toile et d'expérimentations) :
1) Eviter de porter des vêtements de couleur sombre. Le noir en particulier est proscrit. Ils attirent les moustiques. Je l'ignorais au début de mon séjour et, comme une inconsciente que j'étais, je portais un short en stretch noir... ce qui n'a pas contribué à améliorer l'état pitoyable de mes jambes ! Préférer au contraire les tenues claires, voire le blanc. J'ai testé, et ça fonctionne : le changement de couleur vestimentaire s'est immédiatement traduit par une diminution significative des attaques de moustiques.
2) Passer les chambres à coucher au Baygon moustiques ou autre insecticide du même acabit (effet instantané pour supprimer la micro-faune volante, mais non durable). Acheter en complément des diffuseurs électriques anti-moustiques et une provision de plaquettes-recharge, et en installer un par chambre (effet rémanent sur plusieurs jours). Garder scrupuleusement les portes et fenêtres fermées (à moins qu'elles ne soient munies de moustiquaires étanches : penser à vérifier l'absence de trous). Voilà, vous pouvez dormir en paix !
3) Pour les autres pièces de la maison, même conseil : remise à zéro avec une bombe insecticide et fermeture des portes et fenêtres, surtout pendant les heures d'exposition maximale (nos cherss petits vampires vont se sustenter à la tombée du jour : c'est l'heure "exquise", comme écrirait Verlaine). Compléter le dispositif avec des spirales fumigènes (utilisables fenêtres ouvertes), qui diffusent par combustion lente un produit inoffensif pour nous, mais répulsif ou mortel pour les moustiques. Mon truc en plus : n'oubliez pas de mettre une spirale sous la table où vous vous installez pour manger (sur une soucoupe, pour protéger le sol des cendres chaudes).
4) Investir dans des sprays répulsifs (pour limiter les dégâts) et lotions apaisantes (contre le grattage sauvage), et s'en enduire le corps sans modération. L'eau (après une douche, notamment) ou la transpiration annihile leur effet, penser à renouveler périodiquement l'application. Ce qui marche bien pour repousser les moustiques chez l'adulte et l'enfant de plus de 3 ans (et qui est largement plébiscité) : OFF (chez le Chinois du coin : 4 à 5 euros), Insect Ecran (à la pharmacie), ou encore les lotions contenant au moins 30-50 % de DEET. Remède de "grand-mère" : se badigeonner le corps au rhum agricole (50°C et 5 euros le litre en Guyane). Contre toute attente, ça marche (et ça laisse une odeur appétissante sur la peau). Pour les bébés et enfants en bas âge, le choix est plus restreint. J'ai essayé avec un certain succès : Repouss' Moustique (répulsif à base d'huiles essentielles, laboratoires 3 Chênes) et Calmiphase Care (crème apaisante, laboratoires Arkomédika), tous deux disponibles en pharmacie.
5) Bronzer (sans cramer, la nuance tient parfois à peu de choses car le soleil tape dur). Non seulement le teint hâlé donne bonne mine et fait plus "couleur locale" (un teint trop clair trahit immédiatement le Métropolitain fraîchement débarqué), mais surtout le bronzage semble rebuter les moustiques. D'après moi, c'est très efficace pour avoir la paix. Ce qui amène une question sans réponse à ce jour (ce qui n'empêche pas de spéculer) : d'où vient cette fameuse résistance acquise aux maringouins ? La peau s'endurcit-elle ? Le corps se met-il à secréter dans le sang des substances indésirables en réponse aux piqûres ? développe-t-on une désensibilisation progressive ? Mystère...