Comment s'y prendre pour s'installer en Guyane en partant d'une île au large de la Bretagne ? La question est doublement épineuse, car c'est déjà compliqué de déménager vers ou depuis une île ! Je vous laisse donc imaginer la double contrainte lorsqu'il faut cumuler l'avion au roulier...
D'autant que, sur le secteur Antilles-Guyane, il ne faut plus trop compter sur le frêt aérien, qui a considérablement réduit sa voilure l'an dernier, les volumes sont donc très restreints et les coûts assez élevés (de l'ordre de 10 € du kilo). Pour les gros déménagements, tout se passe donc par containers embarqués sur des cargos (avec ou sans groupage), soit 3 semaines de mer au bas mot. J'y consacrerai, pour plus d'informations, un article complet dans les prochains jours car cela intéresse pas mal de monde...
Bon, revenons à notre cas. Pas question d'emmener la voiture : les pistes en latérite sont rapidement fatales pour la mécanique (au point que les loueurs de voiture interdisent à leurs clients de s'y rendre avec les véhicules loués). D'autre part, le coût est prohibitif (minimum 1300 euros, véhicule vide, par bateau) au regard du rapport qualité-prix des occasions que l'on peut trouver sur place (large panel autour de 3000-4000 euros), ce en raison des nombreux allers et venues de métropolitains qui revendent tout en partant. D'autre part, pas question de se retrouver à pied quand nous reviendrons en vacances en Métropole, nous aurons besoin d'une voiture. Le Scenic restera donc nous attendre sagement au fond du jardin, bâché et batterie débranchée...
Autre point à régler : vaut-il mieux déménager ses meubles ou bien tout racheter sur place ? De toute évidence, il est nettement plus économique de racheter des meubles sur place, en profitant de l'offre abondante et peu onéreuse des petites annonces (la référence en la matière étant le site internet Blada.com). D'autant plus qu'il est important de conserver un pied-à-terre en Métropole, comme base arrière en cas de replis anticipé (on ne sait jamais...). C'est d'ailleurs la solution privilégiée par les "job-trotters" avertis, qui sautent d'un poste d'expat' à un autre et changent régulièrement de pays. C'est donc réglé : les meubles restent à la maison, en Bretagne. Nous serons en "double résidence" : un pied à Groix, un pied à Cayenne, le grand écart en transatlantique en somme !
Bilan des cogitations : nous nous contenterons des effets personnels strictement essentiels, pour déménager "léger". Au menu : un maximum de jouets soigneusement sélectionnés et quelques livres bien choisis pour les enfants, de l'électronique de base (ordinateurs portables, appareil photo de poche, consoles de jeux portables, lecteurs mp3 nomades, téléphones), des livres indispensables (pour le boulot, mine de rien ça en fait pas mal !), les documents administratifs incontournables (papiers d'identité, derniers avis d'imposition, sécu et caf, livret de famille, dossier scolaire, documents bancaires et d'assurance de référence, passeports sanitaires des animaux de compagnie), vêtements d'été, une ou deux paires de chaussures/sandales par personne, sous vêtements et trousse de toilette. Voilà.
Sans oublier nos "colis" les plus précieux : deux chiens Border-Collie et un chat. Nos deux juments sont, pour le moment, en pension en Bretagne. Toutes les précisions relatives au transport des animaux de compagnie (y compris le cas des chevaux) seront apportées dans le cadre d'un prochain article...
Vous l'aurez compris, le tri des nos affaires a été drastique ! Au final, cela représente tout de même un certain volume, et un poid appréciable. Reste maintenant à organiser tout ça...